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Les Pardons d'Orléans

  • Bib
  • 30 oct. 2017
  • 5 min de lecture

Le texte ci-après fut rédigé par l'abbé Théophile Cochard et

publié en trois fois dans les "Annales religieuses et littéraires d'Orléans" de l'année 1875



Autrefois, toute église qui possédait des corps, ou des reliques insignes de saints, était, en Carême, un rendez-vous de pèlerinage. Comme les Papes et les Évêques avaient attaché des indulgences à ces pieux voyages, on appelait ces jours de réunion Corps-Saint ou Pardons.


La ville d'Orléans, avant son sac par les Huguenots, en 1562, possédait de nombreux corps saints, qui étaient l'honneur et le trésor de ses 32 paroisses. Aussi, pour exciter la ferveur des fidèles orléanais pendant la sainte Quarantaine, nos Évêques avaient-ils réglé que, chaque dimanche, à partir du 4e dimanche de Carême, des indulgences seraient accordées à quiconque visiterait certaines églises, et y prierait aux intentions prescrites.


Ces pieux pèlerinages, sagement échelonnés avant et après Pâques, étaient pour nos pères de vraies fêtes de famille, car alors la famille était totalement chrétienne. La grande révolution, au nom de la liberté et de l'ordre public, les a supprimés, comme si un peuple qui prie, conspire. Plus tard, les pouvoirs bâtards, qui en sont issus, les ayant vus renaître, sans caractère religieux, les ont autorisés sous le nom mercantile et tapageur d'assemblées. C'est avec regret que nous donnons l'ordre et l'historique de ces Pardons orléanais, dont il nous reste à peine le nom.


 

4e Dimanche de Carême - Le Pardon des Carmes


Ce pardon tirait son nom du couvent des Carmes. Dès 1265, les Pères Carmes s'étaient établis à Orléans, près de Saint-Laurent-des-Orgerils (actuellement Saint Laurent ndlr), dans le terrain qui porte encore aujourd'hui le nom de Vieux Carmes. En 1306, un bourgeois d'Orléans, marchant de livres manuscrits, leur cédait un terrain qu'il possédait, près de la Porte-Renard, pour y construire un nouveau couvent, qui prit le nom de Grands-Carmes, et qui fut détruit par les Anglais en 1428. Mais, après la levée du siège d'Orléans, il fut reconstruit et compris en deçà des nouvelles murailles. C'est depuis cette époque que la nouvelle voie, qui conduisait de l'ancienne Porte-Renard à la nouvelle porte de la Croix-Buisée, recevait la dénomination de Rue des Carmes, qu'elle porte encore. Or, pendant le Carême, c'était la coutume de faire des processions générales de toutes les paroisses à une église désignée. Le 4e dimanche de Carême, elle se rendait soit à la collégiale Saint Pierre Empont, soit à l'église paroissiale Sainte Catherine, soit à l'église conventuelle Notre Dame des Carmes. Mais, depuis 1535, ce fut toujours aux Grands-Carmes qu'elle se transporta. Aussi ne fut-elle plus appelée que la procession des Carmes. En 1629, Gaston, duc d'Orléans, assista à ladite procession, qui eut lieu avec une pompe inaccoutumée. au retour il prit part, dans le couvent, au repas qui la suivit et dans l'quel on ne servit que du poisson, car alors la viande était interdite tout le Carême. C'est depuis lors seulement que l'usage de l'assemblée devant le couvent eut lieu tous les ans : cette assemblée se nomma Corps-Saints ou Pardons des Carmes.

Au 18e siècle, le jours du Pardon des Carmes, la grand'messe se chantait dans la plupart des paroisses de la ville, dès huit heures du matin, afin que celles-ci pussent assister à la procession générale que faisait le Chapître de Sainte-Croix. Le cortège partait de la Cathédrale vers 9h30 et lorsqu'il était arrivé à l'église de Notre Dame des Carmes, on chantait une messe solennelle. Il y avait indulgence plénière accordée par le Pape Clément XII. Ce même jour, il n'y avait pas de sermon à Sainte Croix.

 

2e Dimanche de la Passion - Le Pardon de Sainte Croix

Dans toute l'Église catholique il y a, en ce jour, adoration de la Croix. Mais, comme la Cathédrale d'Orléans jouit, entre toutes les autres de l'univers, du privilège unique d'être dédiée à la Croix, et qu'elle en possède une parcelle notable, les fidèles de la cité se sont toujours empressés d'assister à l'office, célébré avec le rite double majeur, attirés qu'ils y étaient par l'indulgence plénière accordée à tous les membres de la confrérie de la Croix. De là l'origine du pardon de Sainte Croix.


 

3e Dimanche des Rameaux - Le Pardon de la Croix-Buisée


Ce jour-là, le Chapitre de Sainte-Croix se rendait processionnellement à une croix située en dehors de la porte Dunoise. L'officiant, monté sur un âne, s'arrêtait sur la place des Pape-Gaults, attachait à la croix le buis nouveau, pendant qu'on chantait une antienne. Puis il se reposait quelques instants dans un fauteuil préparé à cet effet, et, après avoir reçu six œufs frais dans une corbeille d'osier, garnie de paille, il prononçait un sermon. Pendant ce temps, le paisible animal, figurant celui que montait Notre Seigneur à son entrée dans Jérusalem, mangeait à l'écart un picotin d'avoine, que devait fournir ainsi que les œufs frais, le possesseur d'une maison voisine de la croix ; la procession reprenait ensuite sa marche qui se trouvait fermée. Préalablement le Chapitre de Saint-Laurent, sur le territoire duquel se trouvait la Croix Buisée, avait dû offrir deux peaux de chèvres au chantre de Sainte Croix, pour se faire des bottes qu'il étrennait dans la procession des Rameaux. Cette redevance venait de ce qu'une fois, un chantre de la Cathédrale, malingre et souffreteux, avait refusé de faire ce trajet dans la boue, à travers les halliers qui existaient hors les murs, et avait demandé que la procession des Rameaux se transportât à une station plus rapprochée. comme il était de tradition que la Croix Buisée fût située hors les murs, elle fut déplacée à chaque élargissement des murailles. En 1789, elle était située à cent pas de la porte Madeleine, à l'endroit même où encore il permis de la saluer. La cérémonie se faisait alors plus simplement. Le Chapitre de la Cathédrale se rendait processionnellement à Saint-Laurent, en chantant le psaumes ; y étant arrivé, l'on disait tierce, c'était la première station. La seconde se faisait à la Croix Buisée où l'on se rendait de Saint-Laurent en continuant les psaumes. Là M. le Scolastique chantait l'Évangile, et chacun des chanoines adorait la croix, pendant que l'on chantait quelques antiennes. La troisième station se faisait devant la maison des Pape-Gaults, et la quatrième à la porte Sainte Croix. Il n'y avait pas ce jour encore de sermon à la Cathédrale.


 

4e Le saint jour de Pâques - Le Pardon de Saint Euverte

Nos historiens se taisent complètement sur l'origine de la procession générale qui se fait en ce jour à cette église abbatiale. Nous savons seulement qu'avant 1789, à la suite de la messe du jeudi saint, le Saint-Sacrement était porté au reposoir, et y restait jusqu'au jour de Pâques. En jo


ur, il était exposé depuis 5h30 jusqu'au salut qui s'y disait à 17h30. Il y avait indulgence : c'était cette faveur qui était le but du pardon de Saint Euverte. Il nous est permis encore de conjecturer que la vénération publique des reliques de saint Euverte et de sainte Barbe, qui furent brûlées par les Huguenots en 1562, a pu donner naissance au pèlerinage du jour.


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