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Pèlerinage à Notre Dame d'Egry


Bulletin du Photo-club de Pithiviers -1904

Égry paraît avoir été fondé à l'époque gallo-romaine, à en juger par son nom ancien, Agriacus, ce qui signifie : domaine d'Agrius, ou mieux Agerius, nom d'un propriétaire romain ou plutôt gallo-romain. Il ne reste aucun vestige de cette époque, mais il y a peu d'années on a découvert un cimetière mérovingien en dehors de l'enceinte du pays, sur le chemin actuel de la gare d'Auxy-Beaune. Egry a été fortifié à une époque inconnue. Il était entouré de murs qui ont complètement disparu, on ne voit plus que les restes des fossés larges et profonds qui le défendaient, et dont une partie était remplie d'eau, alimentés par le ruisseau d'Égry. Il y avait trois portes, celle de Puiseaux au nord, colle de Pithiviers à l'ouest, et celle de Beaune ou de Montargis au sud-est ; lors de la construction du chemin vicinal allant à la gare d'Auxy-Beaune on a rencontré les substructions de cette porte. Au point de vue ecclésiastique Egry dépendait du diocèse de Sens. L'église actuelle a été récemment reconstruite sur les fondations et dans le style d'une ancienne église, qui, elle-même avait remplacé un sanctuaire du XIe siècle, à en juger par des fragments de moulures et des chapiteaux qu'on a retrouvés employés comme moellons dans les murs du XIIIe siècle. Peut-être l'église du XIe siècle avait-elle été édifiée sur l'emplacement d'une chapelle de l'époque mérovingienne; en effet, dans l'ancien cimetière qui entourait l'église on a rencontré des cercueils de pierre qui ont été en usage jusqu'à l'époque carolingienne. Notre-Dame d'Egry était autrefois l'objet d'un pèlerinage assez suivi jusqu'au XVeme siècle. L'ancienne statue en pierre tendre, fort endommagée, se trouve actuellement au musée de Pithiviers.

 


Bulletin / Société d'émulation de l'arrondissement de Montargis


Ce petit village, situé au-dessus de Beaune, est une paroisse dont l'église est sous le patronage de Notre Dame. Lors du dépouillement des registres paroissiaux, Mme. Deleyrolles a trouvé et m'a communiqué la photocopie d'un acte signalant un miracle arrivé en 1620 en l'église, miracle qui correspond exactement à la définition des "sanctuaires à répit"(1).


Il s'agit d'un enfant mort-né d'une autre commune, Beaune en l’occurrence, et transporté sur l'autel de Notre Dame à Égry. Voici cet acte et sa transcription :



"Miracle arrivé en l'église Notre Dame de Bonne Nouvelle à Égry le 27 febvrier 1620.

Ce jour d'huy vint septiesme jour de febvrier environ sept (à) huict heures du soir est comparu Jullien Perin, Jehan Maire, François Lefèbre, maître cordonnier demt. à Beaulne, lesquels ont ap(porté) un enfant présumé mort en l'église Ntre. Dame de Bonne Nouvelle à Égry, appartenant à Honneste personne Jehan Brochet, demt. aud. Beaulne et de Hubert(e) Brimbœuf, ses père et mère, lesquels après avoir pris le serment requis et acoustumé ont déclaré led. enfent est venu mort au mo(nde) et estant sorti du ventre de la mère a esté l'espace de deux ou ( ) heures conté ( ) sans monstrer ni faire paraistre aucun signe de vie, au contraire estoit tout gellé et rede à raison du temps qui estoit adonné à la gellée et selon aussi la saison.

Ce que voyant le père et la (mère) par une inspiration divine ont pris veue de l'envoyer à lad.église d'Égry et led. Perin cy-dessus, serviteur dud. Brochet, l'apporta à lad. église et le présenta devant l'Image de la Vierge. Et fut led. enfent l'es(pace?) d'une heure tout nude sur les marches de l'hostel. Durant lequel temps a esté chanté plusieurs Saluts, laudes et respons en l'honneur de la Vierge très sacrée. Et le premier Salut estant commencé led.enfent changea de couleur et devint (..) rouge et au lieu d'estre froid devint chaud naturellement et led.Salut estant achevé led.enfent ouvrit la bouche et respiroit beaucoup. Ce que voyant, moy, curé dud.lieu je luy ay administré le St.Sacrement de baptesme lequel a esté nommé François par led. François Lefebre assisté de Françoise Mouton, présens de Louyse Gué, femme d'honneste personne Jehan Bauldoin, laquelle a faulte de matrosne a présenté led.enfent en lad.église et de Jehan Mouton, François Viloy, Gill. Bordelet, Pierre Martin, Marie Guilleminet et Jehan Chenoy sonneur de lad.église.

Et led.enfent au rapport de lad. Louyse Gué et de plusieurs aultres, de ceux (enquis), après avoir receu le St.Sacrement de baptesme, l'espace de deux heures rendit l'esprit et le lendemain fut inhumé au cymetière dud.Egry en grandes solemnités, rendant louanges et grâces à Dieu, le père estant présent. Ce que moy, pr( estre) curé dud.Egry certifie estre vray.

Lesd. Perin, Viloy, Lemaire et Mouton ont signé la susd.atestation et quant aud.Chesnoy, lad. Gué et François Mouton et ladit. Guilleminet ont déclaré ne scavoir signer de ce requis et interpellé suivant l'ordonnance."



(1) Parallèlement à ces cérémonies domestiques, le phénomène des « sanctuaires à répit » connaît son apogée du XVe siècle au XVIIe siècle inclus, en écho de la large audience de la doctrine augustinienne. Face à la mort trop évidente de leur nouveau-né, les parents désemparés n’avaient d’autres recours que de porter le petit corps dans un sanctuaire réputé où, famille, fidèles et clergé local imploraient la grâce qu’il revive un court instant, le temps de recevoir le baptême. Ces lieux de pèlerinage où se célébrait le « répit », autrement dit le miracle du retour temporaire de la mort à la vie des morts-nés, étaient souvent dédiés à la Vierge. Dès la manifestation de « signes de vie », en l’occurrence des phénomènes physico-chimiques liés aux premiers temps de la mort biologique, le baptême sous la forme d’une bénédiction minimale était célébré par le prêtre. Dans la logique populaire, le rituel du « répit » permettait de réintégrer l’individu au sein de la communauté et de la famille. Il rendait possible l’inhumation en terre consacrée et le deuil officiel. Les autorités de l’Église se sont montrées plutôt méfiantes envers ces pratiques jugées superstitieuses. Finalement la papauté n’intervint que tardivement pour condamner la pratique du « répit » (1729), sans pour autant réussir à l’éradiquer.




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