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Pèlerinage de Sainte Alpaix à Triguères


Dans le Journal du Loiret du 29 septembre 1875


Eglise de Triguères pavoisée pour le pèlerinage de Sainte Alpais

Le 19 septembre 1875 sera marqué comme l'une des journées les plus mémorables dans les annales historiques et particulières de la commune de Triguères.


Le pèlerinage créé à l'occasion de l'érection de la statue de Sainte Alpaix, la vierge orléano-sénonaise, est désormais fondé. Le succès de la première tentative assure celui des années suivantes.


Placé sur la lisière de l'Yonne et du Loiret, entre Montargis et Sens, traversé par la nouvelle ligne de Châlons à Orléans à trois quarts d'heure de Montargis en chemin de fer, le bourg de Triguères, qui compte 1 572 habitants, d'après le dernier recensement, est rempli de souvenirs gallo-romains. A chaque instant, le pied du promeneur heurte des tuileaux, des débris de poterie romaine. Dans un savant Mémoire publié en 1863, récompensé par une de nos Académies provinciales les plus autorisées, le vénéré M. Petit, ancien juge de paix à Châteaurenard, qui représenta longtemps ce canton au conseil général du Loiret, exposa avec une grande force d'argumentation et de logique les titres de la commune de Triguères pour représenter le Vellaunodunum dont il est tant parlé dans les Commentaires de César. Souvenirs déjà lointains ! La question de l'emplacement de Vellaunodunum donna lieu alors à une discussion vive, fort animée, à armes courtoises toujours. Les notices, les mémoires pleuvaient et se succédaient avec rapidité. On échangeait des réponses, on ripostait de tout côtés.


Bref, vers l'automne de 1863, un petit congrès intime et archéologique eut lieu à Triguères dans la demeure hospitalière de l'honorable M. Petit. Le signataire de ces lignes y assistait comme témoin ; il eut l'honneur d'y rencontrer l'éminent archéologue, le plus fort de nos moyenagistes, M. Jules Quicherat, le directeur actuel de l'école des Chartes, et l'excellent M. de Monvel, directeur honoraire de l'école normale d'Orléans. On profita de cette réunion pour vérifier sur les lieux l'itinéraire de César.


Le passé historique du bourg sénonais de Triguères, qui devait donner naissance au 12e siècle à l'humble et sainte bergère Alpaix, est digne de toute l'attention des curieux et des hommes d'étude. Aussi, à l'occasion de la touchante solennité du 19 septembre, il ne sera pas sans intérêt pour les lecteurs, de jeter un coup-d'oeil rapide et rétrospectif sur l'ancien oppidum gaulois.


l'un de nos camarades d'enfance, l’aimable et studieux doyen de Chécy, M. l'abbé Guiot, jadis desservant de Triguères, attira le premier l'attention sur ce village, témoin des luttes de nos ancêtres avec les soldats de César. Ce fut la pioche inspirée de l'abbé Guiot qui fit sortir de terre le théâtre sur lequel est aujourd'hui construite la gare de Triguères, désormais tête de ligne et qui deviendra le point de bifurcation d'une nouvelle voie ferrée, projetée de Triguères à Clamecy.


Par le soin d eM. le conseiller général Petit qui associa ses recherches à celles de son ami, le prêtre de la paroisse, des fouilles furent poursuivies à divers endroits, su les emplacements de l'ancien théâtre, des Thermes, de la Pierre druidique appelée aujourd'hui du Vieux-Garçon, dans l'ancien cimetière touchant à l'enclos des Bénédictines, et l'on découvrit, il y a 15 ans, 30 fosses funéraires. Les débris les plus importants et les plus précieux attestant la splendeur passée de l'oppidum de Triguères, furent adressés aux musées de Montargis et d‘Orléans. Des armes. des coupes, des fibules, boucles, étriers, mosaïque, une hybria, un épilatoire, un lacrymatoire en verre de couleur émeraude, intact et parfaitement conservé; une passoire curieusement ornementée et ciselée, et quantité d'autres objets couverts de couches superposées de rouille verte ou gris de fer, (vénérable patine des siècles) toute une riche collection de médailles romaines des cinq premiers siècles sont rangée, catalogués au château de Triguères, et confiée aux soins d'un membre de le famille, neveu du regretté M. Petit, l‘un de nos confrères en bric-à-brac, et qui reconnaîtra facilement sous ce sommaire et familier signalement.

Triguères. qui faisait jadis partie du Gâtinais et du diocèse de Sens est aujourd'hui compris dans celui d’Orléans. Après avoir séjourné à Triguères, la famille de sainte Alpaix se rapprocha de Sens, et ne fixa à Cudot. Soumise à des labeurs qui dépassaient ses forces, sainte Alpaix fut frappée de la lèpre. Privée de nourriture. abandonnée des siens pour lesquels elle était un objet de répulsion et d'horreur, l’infortunée se réfugia dans la prière. L‘histoire a conservé dans ses fastes, et la légende a gravé dans la mémoire des populations de Triguères et de Cudot la relation des extases et des visions de la jeune bergère : ses plaies se guérirent miraculeusement. Elle éprouvait un tel désappétit, relate un auteur presque contemporain, Robert d'Auxerre, le chroniqueur de Saint-Marien, qu‘elle ne pouvait avaler aucun aliment. Guillaume, archevêque de Sens, cardinal-légat du Saint-Siège. voulut ouvrir par lui-même une enquête sur l'extatique et la voyante qui ne mangeait pas. Il voulut visiter celle que la Vierge et son divin fils honorait de leurs apparitions, celle que dans sa chronique l‘un des plus célèbres pèlerins d‘alors, qualifiait de "jeune fille des champs, si sage dans les conseils, si modeste dans ses paroles." Réfugiée à Sens près de son frère, Guillaume l'archevêque, Alix de Champagne, mère de Philippe-Auguste, dépitée de se voir frustrée de la régence vint à Cudot consulter la Bienheureuse Alpaix (1180). Par reconnaissance, la reine s'engagea à fournir annuellement un muid de blé aux chanoines de Cudot. Quelques années après, grâce à l'intervention d'Alpaix, Philippe-Auguste, par une charte spéciale (1184) confirma cette donation maternelle et y ajouta une rente perpétuelle. En 1200. la reine-mère Alix revint près d‘Alpaix pour recommander a ses prières les intérêts du royaume à la veille des luttes de Philippe-Auguste avec le Saint-Siège. A la mort d‘Alpaix son corps fut inhumé dans le chœur de la chapelle de Cudot par l‘archevêque de Sens, Pierre de Corbeil, le savant maitre du pape Innocent III. On éleva sur sa tombe un mausolée monumental ; on convertit en une spacieuse et belle église la chapelle de N.-D.

Le pèlerinage commencé du vivant de la bergère Alpaix, n'a pas cessé. La dévotion à la bienheureuse Alpaix a préservé son tombeau des profanations du XVI' siècle et de la Terreur. Depuis. Mgr Bernardou, archevêque de Sens. et Mgr Dupanlonp, évêque d'Orléans, ont demandé a Rome la reconnaissance du culte immémorial rendu aux reliques de sainte Alpaix à Cudot, Triguères, Douchy, Châteaurenard. Le 7 février 1874, la sacrée congrégation des rites, après avoir entendu l'abbé Carlier, chanoine de l'église de Sens et le cardinal Pitra qui en fut le promoteur lança un décret approuvé par Sainteté Pie IX reconnaissant la légitimité du culte rendu a sainte Alpaix. Pour consacrer à jamais aux yeux des populations orléano—sénonaises le souvenir de la sainte, la commune de Triguères, avec l’aide d‘une généreuse donatrice, a voulu ériger une statue a la Jeune bergère près de la fontaine miraculeuse qui porte son nom. Œuvre d'un artiste estimé, M. Froc-Robert, cette statue réalise le type des vierges mystiques du Moyen-Age. L’expression naïve, douce et rêveuse du visage d'Alpaix atteste la force d'âme de la bergère inspirée qui dans ses plus vives souffrances, ne désespéra jamais de l'efficacité de la prière. De la main droite, elle tient une quenouille. La gauche levée vers le ciel semble obéir à une divine inspiration, pour indiquer aux pêcheurs repentants qu‘on ne s'adresse jamais en vain à l’auteur de toutes miséricordes. La statue encadrée dans le recoin d'un peint vallon solitaire, abritée par un triple rideau de peupliers et d'arbustes, repose sur un socle assez élevé, sur les 4 faces duquel se lit cette inscription :

Sainte Alpaix. vierge née à Triguères en1150,

décédée à Cudot, 3 novembre 1210. canonisée a Rome, 7 février 1874. Priez pour nous.

Cudot, 28 juin 1790.

300 pèlerins de Triguères. pluie obtenue immédiatement.

1874. Pie IX, pape, Dupanloup , évêque, Carlier. juge, Marlange, curé.

Fontaine miraculeuse de sainte Alpaix.

C‘est dans l‘une des chaumières de la Mardelle, un des hameaux de Triguères en plein pays Gâtinais. a 200 mètres environ de la gare actuelle que naquit la bergère Alpaix, sanctifiée en 1874.


« Alpais virgo in agro Vastiensi Galliarum, looco Treguerris dicto, nata in diocesi alim Senonensi nuc Aurelianens adolescentula pecudes in villula Cudoti a pauperrima pueritia custodivit" (V. p. 36 pars autumnalis, officia propria diocesis Aurelianensis, lectio quarta, 1875) La bénédiction de la nouvelle statue de sainte Alpaix a eu lieu solennellement le 19septembre, jour fixé pour le pèlerinage de Triguères. La cérémonie avait été précédée d‘une grand'messe célébrée archidiaconalement par M. l'abbé Rabotin, vicaire général d'Orléans. Une vingtaine de prêtres, appartenant aux deux diocèses de Sens et d'Orléans, étaient présents a cette fête religieuse. On y remarquait notamment M. l’archidiacre Carlier, de Sens ; MM. les curés de Cudot, d'lcy, de Fontenouilles (Yonne), et les ecclésiastiques du Loiret. MM. les doyens de Chécy, de Châteauneuf, de Sully-sur-Loire, de Châteaurenard, de Ferrières, de Courtenay, et MM. les curés de Saint-Germain, Gy-les-Nonains, Saint-Firmin, Louzouer, Melleroy, Saint-Michel, La Selle-sur-le-Bied, La Selle-sur-Aveyron ; les abbés Dumontel, chanoine ; Auvray, vicaire de Montargis ; Cochard.,professeur au petit-séminaire de Sainte-Croix d’Orléans. etc. A l’élévation, les enfants de Marie de Courtenay ont chanté en chœur avec un ensemble remarquable. Les nombreuses bannières des députations convoquées pour la solennité accompagnaient la procession qui s'est rendue de l'église à la Mardelle, puis à la Fontaine et a fait son retour par la prairie de l‘Ouanne. Du remarquait le cercle de Saint-Joseph de Montargis, beaucoup de soldats, les enfants de troupe ainsi que les orphelins de Montargis, à la messe et au Salut, C'est M. le doyen de Sully, l'abbé Bertheau qui a porté la parole.


M. l‘abbé Marlangé, curé de Triguères, docteur en théologie, s‘est véritablement multiplié dans le cours de cette cérémonie qui s'est accomplie dans le plus grand ordre, avec beaucoup de recueillement et n'a été contrariée que quelques instants par la pluie survenue durant la procession. L’église était ornée comme aux plus grandes fêtes ; des bannières flottaient aux fenêtres percées dans le beffroi de Ia tour et annonçaient au loin la solennité de l'érection de la statue de sainte Alpaix. Narrateur fidèle et sincère, nous ne saurions cacher que Triguères a eu le double privilège d’exciter les discussions des archéologues et des annalistes sacrés. Si l'on a disputé sur l’emplacement de Vellaunodunum, on a également versé des flots d'encre sur le lieu de la naissance de sainte Alpaix. Cudot qui a vu mourir la sainte. revendique l'honneur de lui avoir donné le jour. On se divise en Senonais et en Orléanais. En fin de compte la victoire est restée à ces derniers et ce qui rehausse le triomphe des Orléanais c‘est que M. Carlier de Sens, juge, député à Rome pour la canonisation de la jeune bergère, a opiné pour Triguères. L‘église récemment restaurée de Triguères est composée de 3 nefs. Comme édifice religieux, elle mérite l‘attention des archéologues. La construction remonte a l'époque romane ainsi que l'indiquent les pleins cintres de la porte d’entrée principale et les baies de la tour. On y remarque dans l'intérieur plusieurs dalles funéraires du 15e siècle. A l‘extérieur, sous le porche, dans l‘épaisseur du mur de droite en entrant, se trouve encastrée une petite pierre portant cette inscription : 8 idiis junii obiit Aimericus sacerdos qui fecit islam ?? Nous mettons a dessein 2 points d‘interrogation. Est-ce la porte, est-ce l‘église qui fut édifiée par le prêtre Aimeric ? Question doublement obscure que l’on voudrait pouvoir résoudre ! Le laconisme de l‘inscription est un stimulant de plus qui éveille la curiosité ; on voudrait en deviner le sens caché et pénétrer davantage dans la personnalité de celui qui l'a tracée. L‘imagination fait revivre le prêtre-architecte qui, par un profond sentiment d‘humilité chrétienne, au seuil même de son église, ensevelit dans le secret de la tombe, la connaissance de la nature et de l'étendue de ses travaux.


Le restaurateur des fresques du Primatice, à Fontainebleau, le célèbre Abel de Puhol, a laissé sa trace dans l'église de Triguères, il a peint dans la chapelle de la Vierge 7 têtes d'anges pleines de grâce et de sentiment séraphiques. Pour compléter cet aperçu de l'histoire locale de Triguères, nous croyons devoir citer les noms es familles seigneuriales qui figurent le plus fréquemment sur les anciens registres de cette paroisse ; ce sont les écuyers Louis de Tournemires, sieur de Jolybois, Claude de Tournemires, sieur de Roussy ; Françoise de Grailly, messir Louis de Troterez, seigneur de la Forest et Montachet ; le baron de Champignelles vicomte de Sens, Antoine de Bonnay, écuyer, seigneur du Bossay ; Jean de Chamberjot, seigneur de Triguères, capitaine au régiment du roi ; Hodoard, seigneur de Villegardin et Courtoiseau ; Antoine Hodoard, Seigneur de la Mothe ; Jehan de David, Louis de David, écuyers, seigneurs de Triguères : messire de David, marquis de Saint-Phalle, baron de Cudot, etc.


Une note mise a la fin du registre de 1685 constate que la famille de David de Triguères fut contrainte d‘abandonner la majeure partie de ses fiefs qui, par suite de saisie, furent adjugé le 25 mai 1585 aux religieuses bénédictines de Montargis. Néanmoins, ajoute le curé chroniqueur, le fief des 4 arpents comprenant l'église. le cimetière, et le fief des Estois, furent vendus à messire Hodoard, seigneur de la Borde, Vaujouan et Courtoiseau. Disons en terminant. que c‘est par plusieurs milliers qu‘il faut compter les visiteurs et pèlerins venus du Loiret, de l'Yonne et de l'Aube. pour assister à l‘érection de la statue de sainte Alpaix. La compagnie de Châlons à Orléans avait accordé une remise de 50 % sur toutes les places. Détail piquant à enregistrer, et qui prouve l’affluence des visiteurs! Le mardi matin 21 septembre, les voyageurs qui descendaient comme nous sur Sens et sur Troyes, furent obligés de se contenter de récépissés manuscrits en échange du prix de leurs places; les bulletins cartonnée qu'il est d'usage de remettre en pareil cas étaient épuisés à la gare de Triguères. Maxime de Beauvilliers


 

En voici un bref extrait :

"Depuis lors (1752 NDLR), jusqu'aux jours néfastes de l'immense catastrophe révolutionnaire, les populations voisines se sont toujours portées en masse, avec espoir et amour, à ce petit village de Cudot possesseur de l'inestimable trésor. Dans les temps de calamité, quand Ie Maître des maîtres; le Seigneur du ciel et de la terre, semblait vouloir châtier corporellement les hommes à cause de leurs oublis et de leurs prévarications, le nom béni d'Alpaix venait sur toutes les lèvres. On conjurait la Sainte de désarmer le bras de Dieu, on recourait à son intercession avec une confiance toujours exaucée, des paroisses entières s'ébranlaient à la voix de leurs pasteurs et se mettaient joyeusement en marche pour Cudot, afin de présenter leur requête à la bonne sainte Alpaix. Une de ces scènes émouvantes, toujours présente à la mémoire de ceux qui reste aujourd'hui de vieillards à Cudot et à Triguères, se passait en l'an 1790.


Un soleil brûlant désolait les campagnes, et la permanence prolongée de la sécheresse menaçait les habitants de la perte totale de leurs récoltes. La paroisse de Triguères, du diocèse d'Orléans, résolut de réclamer solennellement sa protection.


Un pèlerinage s'organise.


Préparées par la prière et la pénitence, trois cents personnes sont en route, bannières déployées, au chant des psaumes et des cantiques. La procession arrive en bel ordre au village de la Sainte, à trois lieues de Triguères.


Malgré la fatigue du voyage, les pèlerins entrent dans l'église, se prosternent au tombeau d'Alpaix, et le prêtre, leur conducteur, monte à l'autel pour célébrer les saints mystères. En ce moment, aux pieux voyageurs de Triguères viennent se joindre les habitants de Cudot électrisés. Les vœux sont unanimes, l'espoir universel, Alpaix ne sera point sourde aux supplications qui montent vers elle de tant de cœurs, sa puissance habituelle obtiendra de la miséricorde divine la faveur sollicitée.

En effet, le ciel, jusque-là serein, se couvrit de nuages et une pluie abondante rendit bientôt la vie à la terre. Cet incident, dont on se souvient à Cudot, est consigné dans les registres officiels de l'état civil de la commune, à Ta date du 28 juin 1790. On y lit ces lignes


LES HABITANTS DE TRIGUÈRES SONT VENUS AU NOMBRE DE TROIS CENTS, EN PROCESSION A LA BIENHEUREUSE ALPAIX, POUR AVOIR DE LA PLUIE, ET ILS EN ONT EU A DOUCHY, AVANT QUE D'ARRIVER CHEZ EUX.


Nous venons de nommer l'an 1790.


Nous touchons donc à une époque de sinistre souvenir. Trois ans après le pèlerinage efficace de la paroisse de Triguères, l’Église de France était persécutée, les autels brisés, les statues des saints mutilées, leurs cendres jetées au vent, les temples du Seigneur renversés. Eh bien! même en ces mauvais jours, durant lesquels le souffle de l'impiété soulevait des tempêtes sanglantes sur le sol français et le couvrait de ruines, le tombeau d'Alpaix préservé attirait toujours les foules et imposait le respect. Le peuple, égaré par des mots sonores, par de fallacieuses promesses, avait cru, sur la parole de ses nouveau maîtres que sans Dieu, sans religion, sans culte des saints, il serait heureux ! Un jour, jour délire à jamais maudit dans le village de Culot, il se rencontra parmi les habitants du village, comme partout, hélas ! Des hommes affolés qui voulurent chasser Dieu de son temple.


Se dirigeant vers l'église en hurlant des chansons obscènes avec accompagnement des hideux refrains, ils se firent un joyeux passe-temps de profaner les vases sacrés, de briser les statues, de renverser les autels, de commettre d'affreux sacrilèges sur l'image de la douce Vierge Marie et sur celle de Jésus.


Or, chose digne de remarque !


Aucune main n'osa se porter sur l'image d'Alpaix. La confiance publique en elle était trop vive, la vénération trop profonde. A la vue de cette figure devant laquelle ils avaient tant de fois prié pendant les jours de leur enfance, un frémissement d'horreur saisit ces pauvres Français égarés, désarma leurs bras sacrilèges, et ce temps d'orageuse expiation passé, le culte d'Alpaix recouvra son traditionnel honneur.

Depuis lors, les pèlerinages n'ont point été interrompus. Ce ne sont plus des paroisses entières qui se pressent sur la tombe sainte, les temps sont si changés Mais, constamment, des pèlerins vont invoquer la fille de Cudot. Autrefois, Dieu glorifiait le sépulcre d'Alpaix par des miracles c'est le témoignage les historiens.Ce qu'on disait jadis on le dit encore. Les pèlerins ne craignent point d'attribuer hautement à l'intercession de notre Sainte maintes guérisons, et il n'est pas rare d'entendre les privilégiés répéter avec une naïveté charmante Nulle sainte au ciel n'a autant de pouvoir auprès du bon Dieu que la bienheureuse sainte Alpaix."


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