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Pèlerinage de Sainte Apolline à Batilly


Maxime Beauvilliers écrit dans Les Annales Religieuses et Littéraires de la Ville d'Orléans - 14 février 1874

Chapelle Ste Appoline Bâtilly-en-Gatinais

Le pèlerinage de sainte Apolline à Batilly, est des plus anciennement établis et des plus fréquentés dans le Gâtinais. Malgré les changements de toute sorte, produits par le mouvement de rénovation générale, accomplie depuis près d'un siècle, cette province s'est signalée par la constance de son attachement à ses vieux us et coutumes, à ses antiques croyances.


Lundi dernier, 9 février, anniversaire de la fête de cette sainte vierge et martyre, une grande foule de pèlerins s'était rendue, comme les années précédentes, à Batilly, et remplissait la spacieuse église de Saint Martin qui possède, depuis un temps immémorial, de nombreuses reliques de sainte Apolline.


Neuf prêtres, venus des communes de Barville, Chambon, Chemault, Gaubertin, Montliard, Nancray, Saint-Loup (arrondissement de Pithiviers), et de Corquilleroy, Quiers (arrondissement de Montargis), avaient répondu à l'invitation de M. Dumas, curé de Batilly, et s'étaient empressés de l'assister pour cette religieuse cérémonie. La Grand'Messe a été dite solennellement par M. l'abbé Girard, curé de Corquilleroy. Commencés à dix heures et demie, les offices ne se sont terminés qu'à une heure après midi, en raison de l'affluence des pèlerins qui se sont présentés à l'issue du saint sacrifice, pour se faire dire des évangiles et recevoir des médailles de sainte Apolline.

Après l'évangile, M, l'abbé Chabot, curé de Chambon, est monté en chaire, et d'une voix assurée, dans un sermon bien composé, après avoir mentionné en détail les grands pèlerinages accomplis en 1873, sur les divers points de la France, il a cité plus particulièrement les pèlerinages locaux du Gâtinais. Il a terminé en rappelant sommairement la vie exemplaire, les jeûnes, les mortifications de sainte Apolline, qui vivait au 3e siècle, et se fit remarquer à Alexandrie par son édifiante piété et la pratique de toutes les vertus.


Vénérable par son grand âge, sainte Apolline, dit la légende, fut en butte aux persécutions des païens qui, voulant la contraindre à l'abjuration, lui brisèrent les dents, lui meurtrirent le visage et la menacèrent de l'épreuve du feu. Quand elle vit le bûcher dressé, la sainte devança les exécuteurs et se précipita dans les flammes. Après son sacrifice, ses reliques furent recueillies avec le plus grand soin.


L'église de Batilly, consacrée à saint Martin, forme un vaste vaisseau régulier et presque carré. Elle est composée d'une grande nef et de deux nefs latérales. Les chapiteaux des quatre piliers cylindriques de la nef principale, sont ornés de fleurs de lis et de feuilles de chêne. Les piliers quadrangulaires du transept sont, ainsi que les nervures du chœur, terminés par des figures grimaçantes, d'un dessin naïf qui dénote l'antiquité de l'édifice, La porte principale qui ouvre sur la voûte pratiquée entre les deux tours de guet, à pans coupés, placées en avant du clocher, a fort heureusement échappé aux ravages du temps et aux divers assauts ten tés par les Huguenots. Cette porte, pour la conservation de laquelle no us ne saurions trop insister, est remarquable par la finesse des détails et la parfaite exécution des sculptures qui la surmontent et l'accompagnent.Si nous sommes bien informé, des travaux de restauration et d'ornementation seraient prochainement exécutés, dit-on, dans l'église de Batilly



NDLR : Eglise dite chapelle Notre-dame-des-Sept-Douleurs et Sainte-Apolline fondée en 1670 par monsieur de La Rue, curé de Batilly ; vendue à la Révolution comme bien national ; restaurée par M. Colson curé de Batilly et reconsacrée en 1858 ; actuellement salle de musique




Dans les Annales Religieuses et Littéraires d'Orléans - 1874 :


On nous écrit de Batilly : "La spacieuse église de Saint-Martin de Batilly, qui possède depuis un temps immémorial de nombreuses reliques de sainte Appolline, était remplie mercredi 9 février par une foule de pèlerins venus des environs. MM. les cures de Barville, Chambon, Chemault, Gaubertin, Montliard, Nancray, St-Loup, Quiers, Corquilleroy, avaient répondu à l'invitation de leur confrère de Batilly. M. Girard, curé de Corquilleroy, a célèbré la grand'messe solennelle. M.l’abbé Chabot, curé de Chambon, dans un sermon méthodique et bien disposé, a rappelé le but des pèlerinages, la vie et le martyre de sainte Appolline. Si nous sommes bien informés, des travaux de restauration et d’ornementation seraient prochainement exécutés, dit-on, dans l'église de Batilly. On peut lire l'histoire de Batilly sur les murs extérieurs de son église. Les tours de guet ébréchées, placées en avant du clocher, attestent, ainsi que les archives locales, que Batilly eut grandement à souffrir pendant les guerres de religion. Un curé de Batilly, nommé Dupuis, se défendit si vivement du haut des tours de guet que bien que la ville (sic) de Batilly fût prise, l'église ne le fut pas. Triste revanche ! pendant le carême de 1561 les huguenots vinrent a Batilly et pendirent dans l'église messire Jean Marchand, curé, "qui était homme de bien".


Après avoir jeté ce coup d'œil rapide et rétrospectif sur l'histoire de Batilly, nous tenons en termimant à constater que, pendant toute leur durée, les cérémonies de la fête et du pèlerinage de sainte Appolline, parfaitement ordonnées et réglées par le digne et excellent curé de Batilly, se sont accomplies, le 9 février, à l'unanime satisfaction des assistants, avec un ordre et un recueillement qui attestent le zèle bien entendu, l'esprit d'organisation et la courtoisie de M. l'abbé Dumas."


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