Sonner le bourgeon
Il n'est rien que redoutent davantage nos vignerons que la gelée printanière ; car le soleil, en un clin de rayon, anéantit, dans le bourgeon gelé, tout espoir de bonne vendange. Ne pouvant rien par eux mêmes, malgré les progrès des sciences pour conjurer ce péril périodique, ils ont recours à la Providence, afin d'écarter de leurs clos l'impitoyable gelée.
Dans cette religieuse intention, ils font sonner par la cloche bénite de leur église, soir et matin, à la suite de l'Angelus, de Pâques à l'Ascension, un carillon modulant un hymne ou une antienne : le Te Deum par exemple. C'est ce qu'on appelait, dans les paroisses du vignoble orléanais, sonner le bourgeon. Autrefois, cette vieille coutume était observée par toutes les paroisses rurales des environs d'Orléans : il n'y a plus que la Chapelle-Neuve des Aydes qui l'ai conservée.
A vineis nostris Deus avertat gelu !
Dans nos vignes Seigneur, évitez la glace !
Dans les Annales Religieuses d'Orléans 1891
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