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Le cierge de la Chandeleur


In Annales - 1882


Suivant le désir et l'esprit de l’Église, et selon un pieux et antique usage, les fidèles qui assistent et prennent part à la cérémonie de la Chandeleur, devraient tous tenir un cierge à la main. Ce cierge précieux, bénit solennellement en ce jour, sera reporté et religieusement conservé dans chaque famille. On le retrouvera, jetant de nouveau ses douces et mystérieuses clartés au milieu de la famille en prières ou en pleurs, à l'heure des périls, des angoisses, des douloureuses séparations. La flamme de ce cierge brillera près du lit du mourant, au moment où celui-ci reçoit les derniers secours de l’Église. Et même à l'agonie, le chrétien, par un dernier effort, soutiendra encore de sa main déjà glacée ce cierge, dont la flamme est pour lui, à cette heure suprême, un symbole d'espérance. Lorsque sa dépouille sera déposée dans le cercueil, ce cierge, image de l'immortalité du chrétien, achevant de se consumer, illuminera jusqu'à la fin la chambre mortuaire.Telle est la pieuse, antique et touchante tradition que Mgr l'Evêque d'Orléans voudrait aujourd'hui renouer dans son Eglise. Aussi désire-t-il vivement que les fidèles de sa ville épiscopale se fassent un devoir de porter, le dimanche 5 février, pendant l'office de la Chandeleur, ce cierge traditionnel qui doit reprendre, dans les familles orléanaises, sa place d'honneur ainsi que sa mission toute consolatrice.


Histoire de la fête de la Chandeleur


II serait difficile d'assigner avec précision l'époque à laquelle on a commencé à célébrer cette fête ; mais il paraît certain qu'elle était établie en Orient avant le cinquième siècle, particulièrement dans les églises de Phénicie, de Syrie, de Chypre et d’Égypte. Plusieurs auteurs, à la suite de Baronius, pensent qu'elle fut établie à Rome, vers la fin du cinquième siècle, par le pape Gélase, à l'époque où il abolit les restes honteux de la fête des Lupercales, que les païens célébraient au mois de février, en l'honneur du dieu Pan. Mais II y a tout lieu de croire que le pape Gélase ne fit que donner la fête de ce jour une plus grande solennité, pour détourner plus efficacement le peuple des superstitions païennes. Environ quarante ans après le pontificat de Gélase, l'empereur Justinien établit, ou plutôt renouvela cette fête à Constantinople, en 542, à l'occasion d'une mortalité extraordinaire qui désolait plusieurs provinces de l'Empire, et qui dépeupla presque entièrement la ville de Constantinople. Pour obtenir la cessation de ce terrible fléau, l'Empereur eut recours à la protection de la sainte Vierge, et ordonna, de concert avec le patriarche et le clergé de Constantinople, qu'on célébrerait désormais dans tout l'Empire, avec une grande pompe, la fête de la Purification de la sainte Vierge : ce que cette mère de miséricorde témoigna lui être très-agréable; car l'histoire ajoute que la maladie contagieuse cessa aussitôt par toute la ville.


L'usage de porter des cierges allumés, à la procession et pendant une partie de l'office de ce jour, a donné lieu de désigner cette fête sous le nom de Chandeleur. Cet usage paraît être aussi ancien que la fête ; on le trouve établi à Jérusalem, vers le milieu du cinquième siècle ; et il fut adopté, vers le même temps, à Rome, d'où 11 se répandit bientôt dans les Églises d'Occident. Le but de cette cérémonie est de témoigner la part que tous les fidèles prennent aujourd'hui à la joie extraordinaire qu éprouva le saint vieillard Siméon, au moment où il porta le Sauveur entre ses bras, et le célébra comme la lumière des nations et la gloire d'Israël.


La procession qu'on fait aussi en ce jour, avec les cierges allumés, outre les raisons qui lui sont communes avec les autres processions en usage dans l’Église, paraît avoir pour but de rappeler et de représenter le voyage que la très-sainte Vierge fit au temple de Jérusalem portant l'enfant Jésus entre ses bras. L'établissement de cette procession est attribué, par quelques auteurs, au pape Sergius Ier, qui occupait le saint-siège à la fin du 6e siècle ; mais il parait que ce pontife ne fit qu'augmenter la solennité de cette procession et en établir de semblables, à Rome, en plusieurs autres fêtes de la sainte Vierge ; d'où est peut être venu l'usage, qui s'observe encore aujourd'hui, de porter des cierges allumés, dans les processions des confréries établies en l'honneur de la Sainte Vierge.


Un autre motif qui parait avoir engagé les souverains pontifes à établir cette cérémonie, fut de consacrer au culte de Dieu, et de sanctifier par des vues de piété, un ancien usage des païens, qui, pendant le mois de février, célébraient, dans les principales villes de l'Empire, une procession solennelle, des flambeaux à la main. Cette cérémonie païenne portait le nom d'amburbalia, par allusion au sacrifice nommé amburbium, qu'on offrait aux dieux infernaux, à la suite de cette procession, après avoir conduit, avec grande pompe, la victime autour de la ville. Cette explication, connée par saint Ildephonse, évêque de Tolède, au septième siècle, est suivie par le pape Innocent III, par Gerson, Benoit XIV et d'autres savants auteurs. Nous remarquerons, à cette occasion, que la cérémonie dont nous parlons ici n'est pas la seule que l’Église ait empruntée au paganisme, pour la sanctifier par un usage chrétien. Il eût été, en effet, bien difficile que l’Église n'en usât pas ainsi, à l'époque de son établissement. Plusieurs cérémonies païennes, telles que les processions l'usage des cierges, de l'encens, etc., avaient été empruntées à la religion juive, ou même à la religion patriarcale. Le culte païen n'était même, en grande partie, qu'une mauvaise application des cérémonies établies d'abord en l'honneur du vrai Dieu. L’Église en les adoptant, ne faisait donc autre chose plus conforme aux règles de la prudence que de s’accommoder, selon le conseil de l'apôtre, aux besoin des faibles, en conservant certaines pratiques, indifférentes en elles-mêmes, et qu'il eut été peut être impossible d'abolir, tandis qu'on pouvait aisément les sanctifier en les rapportant à Dieu.


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