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Saint Vrain et Saint Marcoul à Jargeau


Saint Vrain terrassant le Gargolium de Jargeau

JARGEAU (Guide du Val de Loire mystérieux)

Leroy, dans un savant ouvrage publié en 1893, a précisé que le culte de saint Vrain était encore très observé à la fin du siècle dernier : « Tout le monde, écrivait-il, connaît à Jargeau la fontaine Saint Vrain, située à l’extrémité méridionale, à proximité de la Loire. Le pèlerinage qu’on y faisait donnait lieu à des processions solennelles. Il s’est perpétué jusqu’à nos jours, comme celui de Saint Radegonde à Chambon. Saint Vrain, qu’on implore aussi contre la démence, est spécialement invoqué contre les convulsions et les coliques enfantines.


 

In Souvenirs historiques de la ville et du canton de Jargeau, par l’abbé Duchateau, Orléans 1874.

Il faut noter à Jargeau le chapitre de Saint Vrain à l’origine des dévotions à ce saint.


Pierre Defay et François Chesneau font remonter l’origine du chapitre de Jargeau à une fondation monastique qui aurait tout d’abord été établie, près de l’ancienne église de Saint Croix pour le service des missionnaires de la contrée avant l’organisation des paroisses. Les dénominations Grand-Cloître et de Petit-Cloître actuelles qui entourent l’église, ne permettent pas de contredire ce point.


Saint Vrain nommé aussi saint Veran avait été au 6e siècle un des évêques de France les plus distingués par sa science ses vertus et son zèle pour la discipline ecclésiastique. Appelé aux conseils de Sigebert et de Gontran, honoré de l’amitié du Pape Jean III, il occupa le siège épiscopal de Cavaillon pendant plus de vingt ans. La reconnaissance populaire l’avait proclamé thaumaturge de son siècle.


L’évêque d’Orléans, Manassès de Garlande, instruit du dépôt que la Providence confiait à sa piété se montra plein de vénération pour le saint évêque de Cavaillon. On reconstruisait alors, à Jargeau, le chœur de l’ancienne église avec l’élan religieux et artistique de l’époque. Manassès voulut consacrer la nouvelle église au saint dont on avait le bonheur de posséder les reliques ; il donna le nom de Saint-Vrain au chapitre, institua une fête solennelle en mémoire de cette translation des reliques du saint (19 octobre), et comme seigneur de la ville, il établit en faveur de pèlerins une foire demeurée célèbre dans tout notre contrée.

A la fin du 17e siècle, la collégiale de Saint Vrain comptait 43 bénéfices. Elle possédait trois dignitaires : le doyen, le chantre et le chevecier ; 16 canonicats avec prébendes et 24 chapellenies, en y comprenant celle de l’hôtel Dieu.

Le chapitre se dissout à la révolution.


L’Ordinarium ecclesiae Sancti Verani, manuscrit latin du XIIIe siècle, l'un des plus anciens de la Bibliothèque d'Orléans, n'indique pas moins de trois fêtes célébrées à Jargeau en l'honneur du patron du chapitre : la fête du saint (10 novembre), l'arrivée des reliques (19 octobre) et leur translation solennelle (premier dimanche après la Pentecôte). Cette dernière fête était en même temps le « jour du pardon. » Chaque année on la célébrait par une procession solennelle la croix dite des Chaffaux (aujourd'hui quartier du Verger). Les paroisses voisines y venaient avec leurs croix et leurs bannières, et le peuple suivait les reliques du saint, ayant à sa tête les échevins de la ville, en grande tenue, accompagnés de leurs appariteurs.


Le bréviaire de 1498 contient deux offices à dix-huit leçons en l'honneur de saint Vrain, le 10 octobre et le 10 novembre.


Le bréviaire de 1553 supprima la fête du 10 novembre, ainsi que celle de St Yves, St Liphard etc. conservés seulement dans les églises particulières.


La réforme liturgique de Mgr de Netz, en 1642, ramena l'office de la naissance du saint (natalis dies), en le reportant au 12 novembre, les deux jours précédents étant occupés par les offices doubles de saint Martin et de saint Moniteur, évêque d’Orléans. Le martyrologe de 1671, conservé aux archives départementales, cite les deux fêtes du 19 octobre et du 12 novembre sous le rit annuel. Le bréviaire de 1771 n’a gardé que la fête du 12 novembre.


En 1314, Milon de Chailly, évêque d'Orléans, citait la fête de saint Vrain comme une de celles que l'honneur de Dieu et le culte des saints rendent spécialement chère à l’Eglise. In foro ecclesiastico minime litigatur.


En dehors de Jargeau, saint Vrain, est particulièrement honoré, dans notre diocèse, à Saint-Aignan, à Châteauneuf et dans les paroisses de Boismorand, de Noyers et du Bardon. Robert de Courtenay avait fait construire en 1226, au nord de Sainte Croix, une chapelle dédiée à saint Vrain, qui fut plus tard incorporée au grand cimetière et donnée aux maîtres écrivains de la ville.


Pour honorer le souvenir du premier titre de l’église, le chapitre de Jargeau allait chaque année célébrer à Orléans la vigile de l’Invention de la sainte Croix. Pendant la messe, un des chanoines offrait un beau cierge de cire, et le chapitre cathédral lui remettait une médaille portant d’un côté l’image de la croix, et de l’autre celle de saint Vrain.


Les chanoines étaient conduits et ramenés en bateau par des mariniers de Saint-Denis.

Le précieux manuscrit de la Bibliothèque d’Orléans cité plus haut nous a conservé quelques détails intéressants sur les cérémonies avec lesquelles nos pères célébraient au 13e siècle les grands mystères de la religion. L’exposition des faits évangéliques s’y trouve reproduit d’une manière dramatique qui ne nous laisse rien à envier aux pièces liturgiques les plus remarquables de cette époque.


Le jour de Noël, à la messe de minuit, après le cantique des Laudes, des enfants de chœur représentant les bergers allaient derrières l’autel ; deux choristes placés en avant chantaient une antienne dans laquelle ils demandaient aux bergers ce qu’ils avaient vu dans l’étable : Pastores dicite, etc.Les enfants s’avançaient alors et répondaient : Infantem vidimus, etc.

Le répons terminé, on chantait à deux chœurs le psaume Laudate Dominum de coelis.

Le jour de Pâques, à la fin du troisième répons de Matines, trois personnes représentant les trois Marie dont parlent les évangélistes sortaient processionnellement de la sacristie, précédées de deux acolytes et d’un thuriféraire, pour se rendre dans le sanctuaire, au bas de l’autel, près duquel deux prêtres représentaient les anges gardiens du sépulcre. (Voir à la Bibliothèque d’Orléans, Ordinarium ecclesiae Sancti Verani)

 

On trouve aussi à Jargeau une dévotion particulière à Saint Marcoul par un pèlerinage qui a lieu le 1er mai.


Dans la description faite de l’église par l’abbé Duchateau, il décrit la chapelle Saint Marcoul. « Cette chapelle est le siège d’une confrérie très ancienne érigée en l’honneur de saint Marcoul. Chaque année, le 1er mai, et même chaque semaine, de nombreux pèlerins viennent y prier le vénérable serviteur de Dieu. »

Consumé par son saint labeur s'endort en la paix du Seigneur ; et depuis toujours à Jargeau on prie St Marcoul pour les maux.

 

CULTE DE SAINT MARCOUL DANS LE LOIRET

Culte populaire de saint Marcou (Annales religieuses 1908) — Le culte de saint Marcou, abbé de Nanteuil, près de Nanteuil, invoqué pour les écrouelles, est resté populaire. Il existe, dans notre région et de temps immémorial. Avant la Révolution, cette dévotion avait trois centres très hantés par les pèlerins : la collégiale de Saint Vrain, Jargeau ; Saint-Firmin, à Beaugency, et Saint-Vincent, Orléans, qui possédaient des reliques du saint renommé.

Depuis le Concordat, ce pèlerinage a été repris, et continue encore toute l'année ; mais c'est au 1er mai que se fait le plus grand concours de pèlerins et de pèlerines.

A Orléans, la chapelle de Tous les Saints de Sainte-Croix, remplace Saint-Vincent ; la raison de ce changement nous échappe. Saint Marcou est le patron secondaire de cette paroisse, qui, jadis, en célébrait la fête le deuxième dimanche après Pâques.

Quoi qu'il en soit, il est certain que beaucoup, malgré l'éteignoir de Viviani, préfèrent s'adresser au saint guérisseur, qu'au médecin. Dieu qui a fait le corps de l'homme, peut fort bien le guérir de ses maux multiples, réputés incurables par la science. Lourdes en est une preuve permanente.

 

*** Curiosité ***

Le saint patron des vignerons et du vignoble de l'Orléanais est Saint Véran ou Saint Vrain , fêté le 19 Octobre, dont les reliques sont conservées à Jargeau et Donnery.

Saint Véran (Vrain) est particulièrement vénéré à Cavaillon, Saint-Véran, dans le diocèse de Mende, mais aussi dans l'Orléanais à Jargeau et Donnery. Il est partulièrement vénéré dans le Gergeolien et le Donnerysien pour avoir chassé de la région un dragon abominable, blasphématoire, méphétique et pestilentiel appelé le "gargolium."

 



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