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L'anagramme poétique de Milourdin


Près de l'ancien château de Milourdin, à Saint-Martin-d'Abbat, on voit encore une petite chapelle surmontée de son campanile. Elle fut bâtie en 1663 par François Fleureau, "recepveur des huict millions à Orléans", lequel avait acquis la seigneurie de Milourdin. Elle lut bénite le 8 janvier 1667 par Messire Auguste Chotart, professeur licencié ès lois, chanoine de l'Église d'Orléans et archidiacre de Sully, sur une place de marbre, au-dessus de la porte, on lit encore cette inscription en lettres d'or :

1669

CHRISTO NASCITVRO

VIRGINALI CONVIO (sic)

CHAQ. P. MARS


Ces derniers mots, "chaque premier mars" font allusion à une indulgence, que le sieur Fleureau avait obtenue de Clément IX, et que les fidèles pouvaient gagner à cette date.


A l'intérieur, ou voit encore l'autel et le retable, la statue de la Vierge, des tapisseries antiques, représentant l'Annonciation et les animaux évangéliques. Sur une feuille de parchemin nous avons déchiffré, non sans émotion, les vers suivante presque effacés :


O JESUS

JOUSSE

Jésus, dont la crèche est le Louvre,

Et qui vous cachez dans mon nom,

Hélas, quand trouverez-vous bon

D'ôter le voile qui vous couvre ?

Quand viendra ce moment he

ureux

Qui n'en fera qu'un de nous deux ?

Je sens une ardeur qui me pousse

A vous aimer de plus en plus.

Je ne sçavois pas, ô Jésus,

Que vous fussiez caché dans Jousse !

Je possédois sans le sçavoir

Tous les trésors qu'on peut avoir.

Ah! que ma douleur est extrême

De vous avoir cherché dehors,

Vous en qui sont tous les trésors

Que je possédois en moi-même !

Oh, mon Jésus, n'en sortez pas.

Soyez en moi jusqu'au trépas.

Quel était l'auteur de ces beaux vers ? Etait-ce Daniel Jousse, le magistrat et jurisconsulte orléanais bien connu ? Ne serait-ce pas plutôt le parent de damoiselle Anne Jousse, épouse de André Mervin, capitaine du château de Châteauneuf ? Précisément nous voyons cette dame signer, en 1733, avec les de Radin, seigneurs de Milourdin, le baptême de la grosse cloche actuelle de Saint-Martin-d'Abbat.


Quoiqu'il en soit, quand on lit ces vers touchante, expression d'une foi ardente et d'une tendre piété envers l'Eucharistie, on se prend à regretter plus vivement encore que cette chapelle ne soit pas rendue au culte, et serve toujours de lieu de débarras. Pendant de très longues années, même en ce siècle, un garde y a demeuré et il se faisait un devoir de sonner l'angelus. Maintenant la cloche est silencieuse.


A. B.

Dans les Annales Religieuses et Littéraires du Diocèse d'Orléans - 1892

On trouvera également d'Augustin Berton, Notes historiques sur Saint-Martin-d'Abbat, d'après les archives locales aux éditions Pigelet, 1913 - Consultable à la bibliothèque diocésaine

 

Le but n'étant pas ici de faire l'histoire de Saint Martin d'Abbat, recherchons un peu où se trouvait ce "château de Milourdin".


Dans les Bulletins de la Société Archéologique et Historique de l'Orléanais de 1943, nous trouvons cette publication éclairante :


"M. Soyer, au nom de M. Gauthier, instituteur à Saint-Aignan-des-Gués, membre associé correspondant, donne lecture de quelques notes touchant l'état actuel de certains monuments de notre région, d'où l'on peut extraire les renseignements suivants :


"Saint-Martin-d'Abbat. Seigneurie de Milourdin. Berton (Notes sur Saint-Martin-d'Abbat) a conté l'histoire de ce fief et décrit les lieux à la fin du XIXe siècle. Une visite actuelle est assez décevante. La chapelle a été démolie voici dix à quinze ans. Rien de ce qu'il signale ne subsiste : ni les ferrures de la prison, ni la cloche, ni les tapisseries, ni les inscriptions, ni le parchemin de Jousse. Seule la Vierge à l'Enfant existe toujours, en fort mauvais état. On voit encore le grand portail d'entrée, de construction assez récente et qui a été réemployé, l'emplacement du château et de la chapelle, sur une petite terrasse, les restes d'une tour d'angle, l'escalier qui descendait au jardin, le puits du jardin ; enfin, le vivier où, au dire de Buffon, un condor d'Amérique pesant dix-huit kilos, se serait abattu en 1789 (l'Annuaire du Loiret, qui cite ce fait sans en indiquer la source, oublie que Buffon est mort en 1788)."




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