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Pèlerinage de Saint Benoît sur Loire



Un pèlerin raconte dans La semaine religieuse du diocèse de Sens en 1883


D'heureuses circonstances m'ont permis d'assister dimanche 12 courant, à une de ces touchantes manifestations de la foi et de la piété, qu'on appelle les pèlerinages, et dont l'influence est si douce et si salutaire sur tous ceux qui en sont les témoins, lors même qu'ils paraissent avoir le plus oublié la religion de leur pères.


C'était à Saint Benoît sur Loire, en la fête solennelle de la Translation des reliques du grand patriarche de l'ordre monastique. Cette église magnifique a survécu à la ruine de l'antique abbaye bénédictine, qui était jadis pour nos contrées un foyer de religion, de vertu et de science. De nos jours, la garde en est confiée aux pères bénédictins de la Pierre qui Vire.



Qui ne se serait senti pénétré d'un profond respect et d'une pieuse émotion, en pénétrant dans cette basilique sept fois séculaire, en parcourant du regard ces vastes nefs aux prolongements mystérieux et aux voûtes majestueuses, en contemplant en un mot tout l'ensemble de cet édifice aux proportions grandioses et sévères, qui porte invinciblement l'âme au recueillement et à la prière, et dont chaque pierre lui parle des grandeurs de Dieu et des obligations du chrétiens.


Monseigneur l'évêque d'Orléans aime à présider ce pieux pèlerinages, et cette année encore, il avait surmonté une grande fatigue afin de pouvoir rehausser de sa présence l'éclat de la solennité. Un grand nombre d'ecclésiastiques retenus le matin dans leurs paroisses, s'étaient empressés de venir aux offices du soir.


Dans la nombreuse assistance, on remarquait particulièrement un groupe considérable de jeunes filles portant l'écharpe bleue des Enfants de Marie. Elles étaient au nombre de quatre-vingt : et ce n'était cependant, en quelque sorte, qu'une députation du nombreux Catéchisme de Persévérance de la ville de Briare. Pour pouvoir assister à la messe basse, célébrée à huit heures par Monseigneur, elles avaient dû partir à trois heures du matin : et après avoir fait à pied une partie du chemin, elles arrivaient à l'église à la suite de leur bannière et au chant des cantiques : preuve touchante de ce que sait faire, au milieu de l'indifférence générale, la véritable piété forte et courageuse.


Comme les années précédentes, l'Institution Sainl-Erançois-de-Sales, de Gien, avait tenu à l'honneur de prendra part au pèlerinage, et de donner "son précieux concours à la solennité.


Après les vêpres, un enfant de saint Benoit, le R.P. Ignace, curé de la paroisse, prit la parole, et nous montra, dans un éloquent tableau, les heureux résultats de la Translation des reliques de saint Benoit. Lorsque ce dépôt sacré eut été amené du Mont-Cassin, en Italie, à l'abbaye de Fleury-sur-Loire, cette antique maison devint un centre qui attira tout à lui ; le nombre des moines s'augmenta en même temps que leur sainteté jetait un plus vif éclat ; avec la religion la civilisation étendit au loin ses bienfaits ; les sciences et les lettres furent on honneur dans une université florissante, et coite abbaye fut comme un phare lumineux qui éclaira le moyen-âge à peine sorti des invasions barbares.

Aujourd'hui, conclut le vénéré prédicateur, ce magnifique édifice moral et intellectuel est détruit ; mais il nous reste le précieux dépôt qui en a été comme le fondement. Empressons-nous donc de rendre aux restes sacrés de notre saint patriarche les honneurs qui lui sont dus !

Aussitôt, les pèlerins se déployèrent sur de longues files de procession, et s'avancèrent dans les rues du village. Entre les rangs des fidèles, huit grandes châsses étaient portées parles prêtres, et l'excellente musique des élèves de l'Institution Saint-François-de-Sales donnait à celte cérémonie l'aspect d'une marche triomphale.


Arrivée à la place principale du bourg, la procession s'arrêta, la fanfare, fit entendre une douce symphonie ; puis Monseigneur, après avoir invoqué les faveurs et les grâces de Dieu par l'intercession de saint Benoit, donna aux fidèles agenouillés une bénédiction solennelle.

C'est à ce moment surtout que la cérémonie prit le caractère d'une imposante manifestation de la foi catholique, s'affirmant ainsi au milieu de ce grand concours de peuple, et forçant à s'incliner les spectateurs mêmes qui n'avaient été attirés que par la curiosité.

Puis la procession reprit son cours, rentrant à la basilique aux joyeux accents de la fanfare et au son majestueux des cloches. Et enfin, au milieu d'une splendide illumination, la fête se termina par le salut solennel, dont les chants furent admirablement exécutés par les jeunes élèves de Gien.


Nous ne pouvons pas terminer ce récit sans remarquer ici le pieux empressement des pèlerins à vénérer le tombeau de saint Benoit dans la crypte, et surtout la châsse exposée en ce jour à l'entrée du chœur. Pendant plusieurs heures, les prêtres étaient sans cesse occupés à réciter des évangiles demandés par les pèlerins et à bénir des . médaillés dites de saint Benoit.

On aimait à voir les jeunes gens de l'Institution Saint-François-de-Sales s’attardant volontairement à l'église après les offices, implorant avec ferveur la bénédiction du grand saint, lui confiant leurs projets d'avenir, leurs craintes, leurs espérances. Puisse le ciel protéger ces pieux enfants, qui répondent si dignement au dévouement de leurs maîtres. Puisse le saint patriarche ranimer la foi dans notre pays et y faire refleurir les vertus de nos pères !




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