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Fête et pèlerinage de Saint Loup à Villemoutiers


Un pèlerin raconte dans les Annales religieuses et littéraires de la Ville d'Orléans

10 septembre 1880

Dimanche et lundi dernier, la religieuse population de Villemoutiers était en grande liesse : elle fêtait son patron vénéré depuis des siècles saint Loup : la dévotion à ce Saint protecteur d'un grand nombre de paroisses dans notre diocèse, est légendaire dans l'église de Villemoutiers.


Cette année cette solennité devait avoir plus d'éclat que de coutume.


La restauration de l'église, entreprise et conduite à bonne fin, au milieu de mille difficultés, grâce à l'énergie de M. l'abbé Martin, la charmante simplicité et le caractère religieux de ce monument appelaient et attiraient les fidèles vers la maison de Dieu. Ils y vinrent en foule de tous côtés et l'église se trouva trop petite pour contenir les fidèles qui s'y pressaient.


Il faut le dire : la piété seule n'avait peut être pas conduit à l'église cette grande affluence. Parmi les assistants, quelques-uns étaient venus poussés quelque peu par une sainte curiosité. j'ai même entendu un pèlerin dire tout haut avec franchise : "On m'avait appris que l'église de Villemoutiers avait été restaurée et décorée avec un goût exquis ; que des saints nouveaux avaient pris la place de saints qui autrefois me faisaient presque peur... et je suis venu pour voir tout cela."


Mais je suis convaincu que ce bon pèlerin se calomniait, car j'ai eu le bonheur d'admirer son recueillement et son esprit de foi durant toute la durée de l'office.


Office très solennel, d'ailleurs. M. l'abbé Martin, dont on n'a pas besoin de vanter le zèle sacerdotal et pastoral, avait prié ses confrères, MM les curés des paroisses voisines, de venir rehausser par leur présence l'éclat de la solennité. Aussi l'office fut-il brillamment exécuté.


Le chœur de plain-chant, chœur que beaucoup de paroisses de grandes villes seraient fières et heureuses de posséder, dirigé avec goût, habileté et surtout grand expérience par un artiste dont la science et le tact musical sont appréciés à juste titre, exécuta, avec une majestueuse gravité, les mélodies grégoriennes.


Je dois l'avouer : jamais dans une paroisse de campagne, je n'avais eu le plaisir de remarquer et d'admirer dans le plain-chant tant de souplesse et de netteté ; pas de martellement de notes, pas d'éclats de voix ; pas d'enjolivements forcés et de mauvais goût dont nos chantres agrémentent trop souvent les mélodies qu'ils exécutent.


Le plain-chant eut (c'est son droit) les plus grands honneurs de l'office, mais il ne les eut pas tous. A l'élévation nous entendîmes un Benedictus, que Haydn n'eut pas désavoué, et à la communion, la même voix qui s'était fait entendre à l'élévation interpréta sur des paroles de l’Écriture, une religieuse et touchante mélodie de Méhul.


Les échos de la vieille église durent être étonnés et émus... avaient-ils jamais redit les chants des Mehul et des Haydn ?


Et puis, ce fut à la fin de la messe, chantée par M. le Curé de Ladon, un De Profundis à trois parties qui toucha, saisit et remua jusqu'au fond du cœur tous les assistants. Ils étaient là, à genoux, recueillis, attentifs, immobiles, pensant à ceux qu'ils avaient perdus, aux confrères défunts de Saint Loup pour qui, sur l'invitation de M. le Curé, nous demandions à Dieu "la lumière, le rafraichissement et la paix".


Nous étions là, sous l'impression profonde de ce chant funèbre, unissant pour nos pauvres morts, nos prières solitaires aux prières solennelles et si touchantes de l’Église.


Déjà notre foi, notre esprit de piété et notre recueillement avaient été excités et renouvelés par les paroles que nous avait adresses M. le prédicateur, un de MM les curés des environs (celui de Chevillon je crois).


A l'entendre parler, nous sentions vraiment que nous avions devant nous un homme de Dieu.


Dans un langage choisi, vivant, énergique et tout à fait à la portée de ceux qui l'entendait, il nous indiqua et nous développa deux pensées qui répondaient admirablement aux dispositions de son auditoire : il nous demanda de ne pas nous troubler de choses dont il ne fallait pas avoir peur, et nous inspira une salutaire terreur de celles qu'il fallait craindre.


L’auditoire entier emporta de cette prédication, de très salutaires impressions.


La grâce de Dieu aidant, et avec la protection de saint loup, ces impressions ne seront pas stériles, et, nous en sommes persuadés, cette fête produira dans la paroisse de Villemoutiers des fruits de grâce, de sanctification, de salut.


 

...Aujourd'hui...


Dans l’église Saint-Nicolas, le patron Saint-Loup était célébré le matin du 1er lundi de septembre, lors de la fête patronale, avec la vénération du bras de Saint-Loup, un reliquaire du 15ème siècle. La messe était suivie du couper du cou d’une oie, morte et suspendue, par les jeunes gens de la commune. Aujourd’hui la messe est célébrée le dimanche après-midi et la traditionnelle décapitation de l’oie, n’étant plus d’actualité a été supprimée.


Depuis 1993, en souvenir de cette ancienne tradition, le Comité des fêtes a créé une fête à l’oie. Elle est organisée chaque année autour d’animations relatives à l’oie et remporte toujours autant de succès.

La fête patronale a lieu le premier week-end de septembre. Au cours de ces 2 jours on peut profiter : de la fête foraine, du vide-grenier, du ball-trap, de la retraite aux flambeaux avant le feu d'artifice du samedi soir suivi du bal gratuit, du repas à l'oie le dimanche soir, des animations, telles que la pesée de l'oie, le karaoké, et des spectacles. La messe de St Loup est célébrée le dimanche à 17h30 dans une église magnifiquement décorée de fleurs naturelles.


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