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Le pèlerinage de Cléry


Extraits de Pèlerinage de Notre-Dame de Cléry à Orléans chez Alphonse Gatineau, 1854


C'est en 550 qu'une chapelle a été bâtie à Cléry, sous le patronage de la mère de Dieu ; et c'est au moins à partir de cette époque que la sainte Vierge est honorée en ce pèlerinage ; car, remarquons que l'invention de la statue n'a pas créé cette dévotion; elle lui a simplement donné une nouvelle impulsion, elle l'a rendue plus locale; et la mère de Dieu, y-a été invoqué sous le nom de Notre-Dame de Cléry.


L'image de la sainte Vierge trouvée par les habitants de Cléry, et dont ils s'étaient cru redevables à une faveur spéciale de la Providence, fut exposée en leur chapelle, et dès lors la dévotion envers cette divine protectrice, prit un accroissement extraordinaire. Presque aussitôt, en effet, les plus grands seigneurs et les rois de France eux-mêmes, frappés de la dévotion des peuples envers ce sanctuaire et de la multitude des pèlerins qui s'y rendent de toute part, commencent à s'en occuper et viennent y porter leurs vœux et leurs royales offrandes.


« L'église de Cléry est renommée par tout le royaume, et en plusieurs endroits de la chrétienté, par les miracles, voyages, pèlerinages qui s'y font de tous côtés de l'Europe avec une dévotion singulière. »

Ces prières et ces pèlerinages ne restaient pas sans effet. Nous regrettons vivement que les annales de Notre-Dame de Cléry aient été détruites. La multitude d'ex-voto qui étaient appendus à ses murs, la richesse des présents qu'entassa la reconnaissance dans ses trésors, et les souvenirs confus qui restent encore, tout nous fait croire que nous y lirions les faits les plus touchants et les plus merveilleux.

Recueillons quelques traits conservés par l'histoire; nous y trouverons la raison de la dévotion de Louis XI envers notre glorieuse protectrice. C'est dans l'Histoire d'Orléans, par Guyon,que nous al- Ions puiser: « Lorsqu'il n'était encore que dauphin, nous dit cet auteur, estant allé faire la guerre en Normandie, il assiégea la ville de Dieppe, tenue par les Anglais, et voulant attaquer la bastille très-forte, il fut adverti par Jean comte de Dunois d'avoir recours à Dieu et à Notre-Dame de Cléri. Il gousta ce conseil et l'exécuta incontinent: car se faisant montrer le quartier où était l'église de Cléri, et se tournant du côté où estait cette église, il voua à Dieu qu'il donnerait au dit lieu son pesant d'argent, s'il plaisait à sa divine Majesté lui donner bon succès de son entreprise, et de faire cet assaut sans danger. Le vœu fait, la place fut attaquée et emportée avec peu de perte de nos gens, les Anglais chassés, et la ville réduite à l'obéissance du Roi. Et par cet heureux commencement fut comme frayé le chemin à la réduction de toute la Normandie, laquelle, en peu de temps, secoua le joug étranger et se remit à gouster l'honneur d'être une des belles provinces de l'empire français. Le dauphin ayant été ainsi exaucé et secouru du ciel, s'en vint à Cléri remercier Dieu et la Vierge sacrée, paya son voeu, des deniers duquel furent commencés les fondements de l'église de Cléri, laquelle fut en peu de temps parachevée par le soin et libéralité de ce prince, qui épargnait de son ordinaire pour achever cette basilique vrayement royale, et sanctuaire de dévotion où la reine des cieux, la sacrée mère de Dieu, fait paraître à ses dévots serviteurs la force et la vertu de sa protection maternelle, et de son intercession très-efficace. »


[...]


Oh! non, les chemins qui mènent à Notre-Dame de Cléry ne voient plus habituellement cette multitude de pèlerins, ces processions pieuses qui arrivaient recueillies auprès de leur tendre mère. Bien rarement ce vaste sanctuaire se remplit de leurs foules pressées; ses voûtes ne retentissent presque plus de leurs touchants cantiques. Mon Dieu! aurions-nous perdu la simplicité de la foi de nos pères? Ne serions-nous plus dignes des faveurs de notre mère? Ah! plus que -jamais nous aurions besoin de recourir à sa maternelle protection. Que de misères nous assiègent! que de fléaux viennent nous assaillir! Hélas! nous gémissons, nous nous décourageons, et nous ne voulons pas nous souvenir que le remède est bien près de nous. Il est vrai que, pour réclamer efficacement les faveurs, de Marie, il faudrait mériter sa protection par une conduite sincèrement chrétienne. Mais y a-t-il quelque chose qui puisse nous en empêcher? Non, assurément, et mon cœur tressaille d'allégresse à la pensée que de nouveau l'influence de la dévotion envers la sainte Vierge nous ramènera à la pratique de nos devoirs. Et cette espérance ne me vient pas seulement du mouvement général qui entraîne la société vers des principes meilleurs.


 

Un Clerc de N.-D. de Cléry relate le pèlerinage à Notre-Dame de Cléry le 12 septembre 1880


Il n'y a que les fêtes chrétiennes pour offrir un spectacle à la fois simple et grand, dont la majesté sans emphase émeuve les âmes et les élève sans surexcitation comme sans fatigue. Nous l'avons éprouvé une fois encore dimanche dernier aux pieds de Notre-Dame de Cléry.


Comment rappeler tous les charmes et raconter toutes les émotions de cette journée ! Heureux ceux qui ont pris part à cette admirable manifestation de la foi et de la piété chrétienne. Pour nous, nous voudrions, par notre court récit, augmenter les regrets des absents en leur faisant partager notre édification commune.

La vaste basilique avait, pour ce jour-là, revêtu des ornements d'une beauté originale et distinguée dont la disposition, loin de nuire à la majestueuse architecture de l'édifice, la faisait ressortir davantage et semblait l'étaler plus complaisamment à tous les regards.


Devant le pèlerin qui franchit le seuil de l'église, la grande nef s'étend haute et spacieuse, avec ses nombreux étendards dont les plis se déroulent élégamment le long des blanches murailles : fresques flottantes où se lisent sous de symboliques emblèmes, les titres de gloire de la Vierge Marie. L'étendard est ample, le cartouche simple et léger, l'écusson vivement dessiné ; le phylactère et ses lettres d'or seraient inutiles, tant les emblèmes sont saisissants de vérité.


A gauche, après la Tour de David et la Tour d'ivoire, c'est la Maison d'or : pouvait-on mieux choisir pour la représenter que l'église même de Cléry illuminée par les rayons du soleil levant. Sa porte monumentale est devenue la Porte du Ciel. Après l’Étoile du matin qui se lève sur les flots de la mer, c'est le Salut des infirmes. Ce salut, où vont-ils le chercher, nos pauvres malades, les infirmes du corps ? La piscine de Bethsaïde est devenue la source miraculeuse de Lourdes, et la grotte de l'Apparition était assurément l’emblème le plus touchant pour rappeler aux Pèlerins avides des bienfaits de la Vierge, quo Marie est vraiment le salut des infirmes.


Du côté droit, une rosace du xve siècle esquissée sur la toile représente la Rose mystique ciboire, le calice, l'ostensoir traduisent la triple invocation : Vase insigne de dévotion, Vase d'honneur, Vase spirituel. Des anges qui chantent en s'accompagnant sur des instruments de musique nous rappellent que Marie est la Cause de notre joie. Le trône magnifique où repose à Cléry même la statue miraculeuse de Notre-Dame représente naturellement le Siège de ta sagesse. Le peintre l'a reproduit avec exactitude, en remplaçant la statue par le livre de la sagesse ouvert à ces mots : Ego sapientia. La balance et le miroir traditionnel sont venus proclamer le Miroir de justice.


Les plus beaux étendards avaient été réservés pour décorer le chœur si attrayant déjà par ses brillantes verrières. Il fallait pour chanter la Reine du ciel un sceptre, une couronne, un manteau royal. L'écusson emblématique est fixé sur un manteau d'hermine gracieusement relevé suc les bords et retombant l'aise sur les contours du dessin qu'il encadre. La lyre et le livre sacré rappellent les chants inspirés et exaltent la Reine des prophètes ; la roue, les flèches, le glaive, les instruments de supplices glorifient la Reine des martyrs, le sceptre la Reine des confesseurs, le lys la Reine des vierges, la triple rogne de lauriers, de roses et d'étoiles qui résume toutes les vertus rappelle les mérites de la Reine de tous les saints ; enfin les attributs du sacerdoce réunis en faisceau, nous invitent à saluer la Reine du clergé dans ce sanctuaire où le petit clerc a placé son berceau et où le prêtre trouve un foyer de vie sacerdotale dans les encouragements et les soutiens puissants de la vie commune.


Nous ne nous arrêterons pas plus longtemps à décrire la décoration si gracieuse et si instructive de l'église en fête. Jetons seulement, en passant, un regard sur les corbeilles de fleurs rattachées l'une à l'Autre par un long cordon de légères guirlandes, sur les tentures délicates qui entourent le siège épiscopal, et sur le trône de Marie tout couvert D’innombrables bouquets qui exhalent le parfum de la reconnaissance.

Hâtons-nous d'arriver aux cérémonies qui se sont partagé la journée et essayons de redire quelque chose des paroles qui ont, deux fuis ce jour-là, ému les innombrables pèlerins accourus dans la basilique.

Les deux messes de communion célébrées, l'une par Mgr l'Evêque de Blois, l'autre par Mgr l'Evêque d'Orléans, ont dû vivement réjouir les cœurs de Jésus et de Marie. Quinze cents pèlerins sont venus dans le recueillement de l'adoration et de la prière prendre place au banquet eucharistique, et pendant ce temps-là, près de cinquante prêtres offraient au ciel la victime sainte sur les autels disposés autour du trône de Notre-Dame.


A la grand'messe, célébrée solennellement par Mgr l'Archevêque de Lavisse, coadjuteur de Paris, dont la piété défie toutes les fatigues, deux choses surtout impressionnèrent la foule des religieux assistants : les chants sacrés alternés par deux chœurs,et non moins remarquables par la précision et l'ensemble harmonieux, que par l'accent de conviction qui leur donnait bien le ton d'une ardente prière ; puis l'allocution paternelle de Mgr l'évêque de Blois, rappelant aux auditeurs le but de leur pèlerinage et les pressant chaleureusement de demander sans défiance et sans mesure a Celle qui peut tout leur obtenir du cœur de son divin Fils.


Le soir, après le chant des vêpres solennelles, le R. P. de Boëcque de l'ordre des Frères Prêcheurs, apparaissait dans la chaire de la basilique, portant noblement la robe blanche des enfants de saint Dominique. Son discours tout entier fut un cri de l'âme inspiré à la fois par la piété, le patriotisme et la reconnaissance Son geste facile et et puissant accompagnait comme une confirmation énergique les accents émus de sa voie vibrante. L'orateur évoqua dans l'histoire même du sanctuaire, dans celle de la statue miraculeuse de Notre-Dame et dans les merveilles qui s'y rattachent, un souvenir consolant d'un passé glorieux et une espérance féconde contre les inquiétudes d'un avenir incertain. Ce discours impressionna vivement l'assemblée et la disposa à exalter avec un nouvel enthousiasme les gloires de Marie.


Le discours terminé, la grande procession s'organise sur deux longues files d'un kilomètre, et quand le joyeux carillon des cloches donne le signal du départ, tout s'ébranle ; la foule immense ouvre en s'écartant un large et long sillon, et le majestueux cortège commence sa marche triomphale. De tous côtés on est accouru pour prendre part à ce glorieux triomphe de la Reine du ciel. 24 paroisses (25 sont là représentées, avec leur croix, leurs étendards et 42 bannières. Un millier de jeunes filles en robes blanches forment une brillante phalange, des groupes nombreux de courageux chrétiens venus particulièrement d'Olivet et d'Orléans arborent fièrement sur leurs bannières les devises de leurs cercles, les petits séminaristes portent au milieu d'eux la belle statue de la Sainte-Vierge en argent, que La Chapelle a reçue de Mgr Dupanloup.


Puis les saintes reliques s'avancent entourées d'une escorte de clercs et de prêtres au nombre d'une centaine. Les ossements de cent cinquante martyrs, confesseurs ou vierges sont renfermés dans 4 grands médaillons que portent deux à deux de jeunes clercs en longues aubes blanches. Les parcelles des vêtements de la Sainte-Vierge sont portées dans une châsse gracieuse, au milieu des enfants qui, à Cléry, sont revêtus de ses livrées. Puis, au milieu d'un groupe de prêtres tenant des palmes à la main, à la suite d'enfants comme lui, portant les palmes de son martyre et la fiole où fut recueilli son sang, s'avance dans une vaste et précieuse châsse, remarquable par la pureté dé son style et l'élégance de ses formes, le jeune martyr saint Bon, dont le corps appartient désormais à Notre-Dame de Cléry. Spectacle touchant, celui d'un enfant martyr, triomphalement porté au milieu de. jeunes enfants, clercs et prêtres futurs, qu'il aura bénis sans doute pour faire d'eux des apôtres, des héros, des martyrs au besoin.


Enfin sous le regard respectueux d'une foule attendrie, précédés de clercs avec leurs attributs, assistés de leurs vicaires généraux, NN. SS. les Evêques et le vénérable Prélat officiant apparaissent heureux et bénissants! Pour fermer le cortège, les représentants de plusieurs oeuvres d'hommes se pressent derrière NN. SS. les Evêques, et l'œuvre de Saint-Joseph d'Olivet signale la fin de la procession par son harmonieuse fanfare.


A cette fanfare répondent les morceaux brillamment exécutés par la musique municipale de Cléry qui occupe avec les députations de la paroisse le centre de l'interminable cortège. En même temps, les voix harmonieuses de jeunes filles, les chœurs puissants des hommes et des jeunes gens, les graves mélodies chantées par le clergé retentissent de toute part, portant jusqu'au ciel les accents passionnés de cette foule en prière, et accompagnés par la grande voix des cloches qui domine et les voix et les instruments. Immense harmonie, concert puissant, dont toutes les notes concourent à l'honneur de Marie et à la gloire de Notre-Dame de Cléry. Au milieu de ces chants, le cortège accomplit son long parcours 4e trois kilomètres à travers les rues pavoisées de drapeaux et sillonnées par de nombreuses guirlandes ; puis, revenant à son point de départ, il entoure l'église de ses vastes replis, comme le lierre s'attache au chêne qui le soutient et le protège.Enfin, les portes de la Basilique s'ouvrent devant le cortège qui rentre, et laissent entrevoir au fond du sanctuaire le trône de Notre-Dame se détachant sur les murailles décorées, au milieu des mille feux qui étincellent de toute part. Pendant 35 minutes le défilé se prolonge, jusqu'à ce qu'enfin les évêques arrivent au seuil de l'église. Alors, se retournant vers la foule inclinée sous leurs mains bénissantes, ils prient Dieu et Marie de regarder avec amour tout ce peuple. A la suite du cortège, la foule essaie de pénétrer la vaste enceinte, mais des milliers de pèlerins doivent rester aux abords de la Basilique, comme un essaim bourdonnant d'abeilles qui restent autour de leur ruche trop étroite, sans pouvoir porter à leur reine le miel dont elles sont chargées.Pour achever et parfaire cette belle journée, en même temps que pour exprimer les sentiments intimes de tout ce peuple prosterné, Mgr l’Évêque d'Orléans monte en chaire et, avec l'accent du pasteur et du père, il lit une touchante formule de consécration de son troupeau à N.-D. de Cléry. Jésus monte ensuite sur son trône pour s'offrir à l'adoration des fidèles, et sa main divine dirigée par la main du pontife officiant, bénit une dernière fois les serviteurs de Marie et les siens.La joie était dans tous les cœurs, et chacun se sentait heureux des honneurs rendus tout le jour à la reine du ciel, et des bienfaits versés à pleines mains par la consolatrice et la mère de tous les hommes. Rien n'avait manqué à la fête. Le soleil avait éclairé toutes ces pompes de ses rayons bienveillants ; l'affluence des pèlerins avait été considérable, leur nombre était estimé à vingt mille, leur attitude édifiante no s'était pas un instant démentie, et le sanctuaire n'avait pas cessé de voir son enceinte remplie de chrétiens en prière.C'est presque Lourdes, disaient le soir quelques pèlerins enthousiastes. —Oh ! ce n'était pas Lourdes avec son site enchanteur et la vivacité de ses riants souvenirs ; mais c'étaient la même foi, le même élan, la même ardeur et la même prière de la part des pèlerins ; c'étaient aussi les mêmes faveurs de la part de Dieu et de Marie. Qui pourrait croire après un tel spectacle que la religion s'en va, que la religion se meurt !

 

Une guérison obtenue à Cléry

« Au milieu de l'édifiante cérémonie de la matinée, lorsque les fidèles se pressaient autour des autels où se célébrait la sainte messe, et principalement autour de l'autel du pèlerinage pour répandre leurs prières et y recevoir la sainte communion, le Magnificat fut tout à coup entonné. C'était le chant d'actions de grâces pour une guérison qui venait de s'opérer sur une jeune fille âgée de dix-sept ans.


« Cette jeune fille habite Orléans, dans un des faubourgs. Depuis vingt mois elle était tombée dans un état de maladie qui avait déconcerté absolument les efforts de la science. Dès l'année dernière, elle avait reçu le saint Viatique et l'extrême-onction A plusieurs reprises on avait cru le moment de sa mort arrivé. On était étonné de voir son existence se prolonger dans un pareil état. Pendant plusieurs mois elle fut réduite à ne pouvoir prendre aucun aliment, ni même prononcer une seule parole. Sa faiblesse était telle qu'on ne pouvait que de loin en loin la lever pendant quelques minutes, et ce seul effort provoquait une crise.

« Lors du dernier pèlerinage de Lourdes, elle avait montré le désir le plus vif et le plus persistant d'en faire partie. Sa résolution n'avait cédé que devant l'interdiction absolue do son médecin. Alors elle annonça la détermination arrêtée de se rendre à Notre-Dame de Cléry le jour de la fête, annonçant qu'elle en reviendrait guérie.


« Sa confiance parvint à gagner sa famille. Dimanche de grand matin, elle partit avec son père, sa mère et ses deux sœurs, dans une modeste voiture de campagne traînée par un âne. Elle n'y fut pas plutôt étendue sur un matelas qu'elle perdit connaissance. Ce fut dans cet état qu'elle fit une partie de la route. Chaque secousse du véhicule lui arrachait un cri. Arrivée à Cléry, on la fit asseoir dans un fauteuil en face de la vénérable image de la sainte Vierge. ElIe eut une nouvelle faiblesse. Revenue à elle, elle éprouva une douleur très-vive, et, l'instant d'après, elle se sentit guérie. Elle alla communier sans être soutenue do personne. Après la messe, elle déjeuna avec ses sœurs et ses compagnes, émerveillées de la voir debout. Elle prit part à toutes les cérémonies de la journée, et même, ayant pris la robe blanche de sa sœur aînée, elle suivit en grande partie le parcours de la procession avec les jeunes filles de sa paroisse. Depuis dimanche, la guérison se soutient. Une enflure considérable avait disparu dès le premier moment. L'estomac fonctionne facilement, les forces s'augmentent de jour en jour, et sa main auparavant paralysée a commencé à reprendre le travail.


« Nous n'avons pas besoin de dire que nous n'avons pas l'intention de décider s'il faut voir dans la guérison que nous venons de raconter un miracle Les règles de l’Église nous le défendent, et d'ailleurs la simple prudence nous avertit que cette matière est des plus délicates. Néanmoins, il nous semble impossible de ne pas y voir un fait des plus frappants et une grâce extraordinaire. Nous croyons pouvoir dire avec le prédicateur du pèlerinage, que la sainte Vierge a voulu montrer à Cléry que si de nouveaux lieux semblent aujourd'hui plus favorisés d'elle, cependant ses anciens sanctuaires n'ont pas cessé de lui être chers, et que, maintenant comme autrefois, on y éprouve les effets de sa maternelle et toute, puissante intercession. Au reste, en quelque endroit qu'il lui plaise de faire éclater ses faveurs, les hommes de foi les recueillent dans leur cœur, et y trouvent une force invincible pour le présent, et un gage assuré de paix pour l'avenir. En les voyant se multiplier depuis quelques années avec tant d'éclat, elles se rappellent avec une indicible joie et une douce espérance que, depuis l'origine des temps et dans toute la suite des siècles, la glorification de Marie a toujours été l'aurore du salut. »


In Annales religieuses et littéraires de la Ville d'Orléans - 1880


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